Mon parcours

Mise à jour en décembre 2018 : Je suis actuellement Ingénieure de Recherche à Grenoble.

Mise à jour en décembre 2017 : Je suis actuellement en postdoc à Grenoble.

Mise à jour en juin 2017 : Me voilà Docteure en physique pour les neurosciences (pour résumer)

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En mars 2012, on m’a demandé de témoigner lors d’une journée de sensibilisation à l’handicap pour des doctorants et lors d’une semaine organisée par Grenoble Handimention de Grenoble INP. Je suis donc revenue sur mon parcours :

« J’ai 22 ans et je suis en dernière année d’école d’ingénieur à Phelma de Grenoble INP.

Je me déplace en fauteuil roulant électrique et je communique avec une synthèse vocale.

Néanmoins, j’ai fait tout mon parcours scolaire en milieu dit ordinaire. J’ai été intégrée dans l’école maternelle, la primaire et le collège de mon village, dans les Bouches du Rhone. Puis j’ai fait mes années lycée et ma prépa à Aix-en-Provence.

De la petite section de maternelle jusqu’en spé, j’ai toujours été accompagnée par une auxiliaire de vie scolaire. Elle m’était indispensable, elle n’assistait pas aux cours (sauf en cas de manipulation) mais elle m’aidait pour tout ce qui est logistique c’est-à-dire sortir et ranger mes affaires à chaque cours, porter mon plateau de la cantine, m’aider à enlever mon manteau, me faire de la place dans les couloirs, etc. Cela peut sembler insignifiant mais c’est essentiel d’avoir quelqu’un pour cela. En effet, l’auxiliaire de vie scolaire me faisait gagner du temps et elle m’évitait de solliciter systématiquement mes amis, qui certes aidaient volontiers mais dont ce n’était pas du tout le rôle. J’ai toujours pensé que pour une intégration réussie, il fallait que les autres me voient comme une amie potentielle et non comme une camarade qui avait toujours besoin d’aide.

De plus, l’auxiliaire de vie scolaire rassurait les profs pour qui j’étais la première élève handicapée. Bref, vous l’aurez compris, l’auxiliaire de vie scolaire était ma coéquipière. Malheureusement, certaines années, je me suis retrouvée sans auxiliaire pendant un certain laps de temps qui, du coup, était stressant et fatiguant.

Ainsi s’est déroulée ma scolarité jusqu’en maths spé, avec des hauts et quelques bas (ce serait mentir de dire que mes relations avec les autres élèves ont toujours été roses, certains ont tenu absolument à me rendre la vie dure mais ils sont rares et cela n’a jamais duré très longtemps grâce à l’intervention de l’auxiliaire, des enseignants et de mes parents). D’ailleurs, je pensais en avoir fini avec ces énergumènes en école d’ingénieur, je me suis trompée.

Mais revenons donc à la spé. J’ai passé les concours. Il a fallu bien préparer les aménagements d’épreuves avec le tiers temps et les réponses écrites lors des oraux, ça a beaucoup occupé mon proviseur adjoint et mon auxiliaire. Je suis allée passer les oraux à Paris, accompagnée par ma mère. Et j’ai été admise à Phelma, synonyme d’une nouvelle vie.

En effet, j’ai du quitter ma famille pour m’installer à Grenoble. J’ai eu la chance d’avoir un studio du Crous qui propose quelques studios très bien aménagés dans les résidences universitaires ordinaires. Donc, j’ai dû apprendre à vivre seule, comme la plupart des élèves ingénieurs avec une grosse logistique en plus : pendant la 1ère année, j’ai rempli beaucoup de dossiers en tout genre (pour avoir une aide pour les tâches ménagères, par exemple). J’avais l’impression d’avoir une double vie : une vie étudiante et une vie bureaucratique!

La vie d’adulte (ou presque) ne fut pas la seule nouveauté. Figurez vous qu’une fois dans l’enseignement supérieur, l’Etat considère que l’on n’a plus besoin d’auxiliaire! La chute fut rude! Heureusement l’école et le Service Accueil Handicap ont toujours été à mon écoute. L’école a rapidement fait installer une porte motorisée pour les toilettes, a fait un plan incliné pour un amphi, par exemple.

Mais je vous avoue que le premier semestre a été fatigant et éprouvant. Puis tout s’est mis sur les rails. J’ai même trouvé le temps pour faire la campagne pour le BDE que l’on a gagnée d’ailleurs!

Et l’école, Grenoble INP et le SAH ont continué à me faciliter la vie en m’achetant un logiciel pour les présentations, en échafaudant une procédure pour me faire entrer en salle blanche pour un TP, etc…

Me voilà donc en dernière année d’école d’ingénieure et j’envisage de poursuivre en thèse… »

 

3 réponses à Mon parcours

  1. mickael dit :

    salut emmanuelle moi je te dit bravo car je suis impressionné par ton courage et ta force a surmonté tout tes épreuves de plus a t’imposé dans touts se que tu veut faire malgré ton handicap grand bravo a toi de plus tu est une jeune fille très jolie
    bon je te souhaite bon courage pour tes études et je souhaite tout le bonheur dans ta vie futur
    gros bisous mickael

  2. forest dit :

    Bonjour, je viens de découvrir ce blog suite à un article lu ce matin dans le dauphiné libéré. Cette découverte égaie ma journée. Je vous trouve épatante et je compte bien suivre ce blog car il constitue une source de motivation incroyable. Merci!

  3. Odile MAURIN dit :

    bravo pour ce blog et pour vos écrits
    j’aimerai échanger
    contactez moi si vous voulez bien

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