Il y a quelques semaines, avec mon amie Clémentine, nous avions pris des places pour un gala de patinage artistique de l’Equipe de France à Grenoble.
Hier c’était le jour J, j’avais comme d’habitude tout planifié, à quelle heure partir, manger avant, etc. Le gala était à 20h.
Dans l’après-midi, à 14h30 précisément, j’ai voulu aller faire quelques courses et là… drame… l’ascenseur HS (je suis au premier). J’arrive à joindre une de mes soeurs qui appelle l’entreprise (Acaf pour ne pas la nommer) et à ce moment-là je ne me faisais pas tant de souci que ça car d’habitude, sachant qu’il y a des handis dans la copro, ils sont réactifs. Oui mais « d’habitude », ce n’est pas un week-end… Bref, on dit à ma soeur que le technicien va intervenir dans les plus brefs délais et qu’on la rappellera. Ayant compris que personne d’autre n’avait sonné l’alerte, j’ai écrit un email au syndic et au conseil syndical en rouspétant qu’à chaque fois c’était moi qui qui prévenais Acaf, ce qui était assez ironique vu que je devais chercher quelqu’un dans mon entourage pour les appeler et la plupart du temps c’était le 1er appel. Je suggérais dans mon email de mettre des affiches dans les halls pour insister les gens à appeler l’entreprise dès qu’ils remarquaient la panne, quitte à inonder Acaf d’appels.
Suite à mon email, vers 15h, un voisin rappelle Acaf qui lui dit que personne n’avait appelé (ah bon, et ma soeur?) et qu’on allait le rappeler. Le voisin passe voir l’ascenseur et découvre au rez-de-chaussée cette affiche :
Là, vous me demandez « mais si personne n’a appelé, comment l’affiche a atterri là? ». Question très pertinente! Après une enquête de voisinage, il semblerait qu’un voisin ait appelé à 8h, le matin même, (donc je ravale pour cette fois mon email râleur) mais personne l’a signalé au voisin qui a appelé à 15h ni à ma soeur.
Bref, mon voisin m’annonce la nouvelle, pas d’intervention avant lundi… Là, je vous avoue, cela ne m’arrive pas souvent mais je suis désespérée, j’avais vraiment très envie d’aller à ce gala, vraiment, et ce bâton dans mes roues me semble être vraiment injuste. Mon voisin, pour essayer de me consoler, m’indique que le gala sera retransmis sur TéléGrenoble. Je me dis « Mwé, c’est peut-être mieux que rien, on commande un bon repas et on regarde ». A ce moment là, je m’aperçois que mon décodeur n’est pas raccordé à la TNT donc je plonge dans mes tiroirs « Montagnes cachées de câbles emmêlés » pour retrouver le câble coaxial…
Entre temps, j’ai bien sûr dépeint la situation à Clémentine qui me répond « T’inquiètes, j’arrive, on va trouver une solution ». J’ai certes un fauteuil manuel 20 fois moins lourd que mon électrique mais je n’ai pas encore de formule pour aplanir les marches d’escalier. Clémentine, en chemin, me suggère de demander à un voisin de l’aider à me porter. Pour l’aller, pourquoi pas mais pour le retour en ne sachant pas quand on rentrerait, ça me semblait très délicat de demander à un voisin de bien vouloir m’attendre…
Pendant mes tentatives TNT, le standard ACAF est saturé par ma famille (très étrangement les appels viennent des Bouches-du-Rhône pour un ascenseur en Isère), ma soeur et ma mère essayant de faire accélérer les choses, obtenant toujours la même réponse « on vous rappelle ».
Clémentine arrive. Il est 18h30, j’avais visé un départ vers 19h, inutile de préciser qu’à ce moment là j’avais jeté toute mon organisation la poubelle. Clémentine, qui fait 50 cm de plus que moi à la louche, me dit « vas-y, je vais te porter ». Moi : « … ». « Si si, on essaie ». Bon… En bonnes ingénieures (et responsables de plateformes expérimentales), nous faisons divers essais dans le salon pour définir la technique optimale de portage pour nous 2.
Et nous voilà décidées. Clémentine me propose de me mettre plein de vestes « pour amortir au cas où », je décide que mon manteau d’hiver sera un bon compromis entre « airbag » et surcharge pondérale… A 19h15 nous voilà en bas, saines et sauves… En sortant de l’immeuble, je me rappelle que depuis 2 jours, un blizzard s’est abattu sur Grenoble mais sans tenir au sol… 🙂
Et à 19h57, avec un sentiment d’irréalité nous voilà installées avec sandwiches et crêpes sur les genoux.
Et au retour, des étoiles dans les yeux, je dirai « Tout s’est effondré et tout s’est bien parfaitement passé ». Pour reprendre la conclusion d’un ami : « ce fut un bel ascenseur émotionnel ».
Ma mère, ma soeur et mon voisin attendent toujours le rappel d’Acaf.
Je reproche vraiment à l’entreprise son manque de communication. Pourquoi n’avoir pas dit immédiatement à ma soeur que rien ne serait fait avant lundi et pourquoi n’a t-elle pas fait part des appels précédents?! D’habitude, ils sont efficaces, là ils n’ont vraiment pas été à la hauteur.
Enfin, cette histoire a, finalement, une belle tournure, teintée fortement d’un Girl Power pour Clémentine. Lundi matin je serai sans doute en télétravail et normalement l’ascenseur sera réparé. Cette année, chaque ascenseur sera rénové (apparemment ce ne sera pas du luxe), je serai alors « à la rue » trois semaines. Mais ce sera planifié et je pourrai m’organiser.
Mais j’attire votre attention sur les « ascenseurs prisons », généralement dans les logements sociaux, qui sont HS durant des semaines, voire des mois, emprisonnant les personnes chez elles. Souvenez-vous du vrai confinement mais sans avoir aucune possibilité de sortir même avec une attestation alors que le monde continue à fonctionner, sans vous…
Voilà une pétition que vous pouvez signer dénonçant ces situations : Halte aux ascenseurs prisons.
Et si vous habitez un immeuble, devant un ascenseur HS, je ne peux que vous encourager à dépasser le « Ah tiens, c’est en panne… Bon tant pis, prenons les escaliers, quelqu’un appellera ».
Mise à jour : Finalement j’ai été bloquée chez moi jusqu’au mercredi car il fallait commander et changer une pièce…
J’ai signé la pétition, courage!