Mais qu’est ce l’AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées)? Pour simplifier l’AGEFIPH est une caisse recueillant les pénalités des entreprises ne respectant pas le quota de 6% d’employés handicapés. Ses fonds sont destinés en grande partie à compenser le handicap en milieu professionnel comme le détaille cette présentation.
Ca semble très abstrait mais prenons un cas concret qui m’occupe actuellement.
Avant l’été, j’ai fait un dossier au près de la Maison Départementale des Personnes Handicapées pour renouveler la synthèse vocale. J’ai reçu la proposition de prise en charge en septembre : la synthèse sera prise en charge par la MDPH à 75%, 25% restant pour ma poche. Cette fois-ci, j’ai choisi de commenter la proposition :
Je remercie la commission pour la proposition que j’accepte. Néanmoins, je suis toujours étonnée qu’il y ait un restant à charge pour la synthèse vocale. Il n’y a aucune prise en charge de la Sécu or c’est un matériel qui est primordial pour mon autonomie que ce soit pour ma vie personnelle mais aussi ma vie professionnelle. Ce matériel compense une partie de mon handicap. Cela me semblerait donc cohérent que la prise en charge par la Prestation de Compensation du Handicap soit complète.
La réponse n’a pas tardé à fuser (sans trucage sur les acronymes, handi, on est prié de les maitriser) :
Bonjour Madame. Je comprends votre remarque sur le montant de prise en charge partielle des aides techniques.Ce montant est fixé par la CNSA et sont les mêmes sur toute la France et on ne peut que l’appliquer. Dans votre situation et activité professionnelle, vous pouvez compléter cette prise en charge dans le cadre de frais de compensation du handicap liés à votre activité professionnelle. Ce type de demande est à faire auprès de votre employeur dans la cadre des accords AGEFIPH ou FIPHFP. Vous aurez à communiquer à votre employeur la décision PCH.
On retrouve donc là le fameux AGEFIPH (et son jumeau FIPHFP pour la Fonction Publique). Dans ce cas concret, cette caisse complète donc les aides venant directement de l’Etat pour garantir de bonnes conditions de travail aux travailleurs handicapés.
Je pense que nous voyons donc se dessiner la stratégie Handicap du gouvernement qui veut récupérer les fonds de l’AGEFIPH à partir d’un plafond (457 millions d’euros)
Cet été, avec mes parents, nous avons souhaité tester un centre de vacances du CAES du CNRS pendant une semaine. Nous voulions miser sur l’altitude et la fraîcheur, nous avons donc parié sur le centre de vacances Paul Langevin à Aussois à 1500m d’altitude.
Arrivant de Grenoble et de ses 37 degrés, nous avons découvert avec ravissement Aussois, sa vue panoramique et la chambre PMR très bien aménagée avec un lit électrique (grand luxe).
Outre l’aménagement PMR, cette chambre est subdivisée en deux chambres plus une mezzanine.
Chambre double attenante et une mezzanine au dessus
Une fois bien installés, nous avons eu vite envie d’explorer ce coin que nous connaissions pas du tout. Les balades ne manquent pas par ici MAIS il y avait une contrainte non négligeable : j’étais avec mon fauteuil électrique donc il fallait des balades sur route goudronnée peu fréquentée ou sur des chemins forestiers (là où une poussette passe, je passe 😉 ). Donc nous avons donné notre cahier des charges à une dame de l’Office de Tourisme d’Aussois qui a immédiatement eu 4 excellentes idées…
La Cascade Saint-Benoit
Nous nous sommes garés au parking du Fort Victor Emmanuel puis nous avons descendu une route en sens unique donc peu fréquentée. Au bout de 2km, à l’écart, une majestueuse cascade avec une fraîcheuse délicieuse.
Le Fort Victor Emmanuel
Une fois remontés de la cascade nous avons pris un petit chemin (440m) tout à fait carrossable pour entrer dans le fort Victor Emmanuel dont la cour est accessible en fauteuil.
Le Monolithe
Après le Fort, un autre monument était à voir, cette fois-ci un monument 100% bio naturel, le monolithe.
Pour l’atteindre, nous avons pris une route goudronnée à travers la forêt, qui est une piste de ski de fond l’hiver. Le long de cette promenade sont parsemées des sculptures en bois, de Serge Couvert, qui ont été faites sur place en utilisant des essences naturelles. Et au bout de 3 km nous nous sommes retrouvés au pied du monolithe de 93m! Surprenant et impressionnant ! Et je reconnais que j’ai tout de suite pensé « est ce que ça s’escalade? » (oui!).
La Route de la Conduite Forcée
Le quatrième conseil était la route de la Conduite Forcée, au dessus d’Aussois. Une balade toute mignonne de 6 km (aller-retour) sur une route goudronnée très peu fréquentée avec un très beau panorama, des papillons par centaine et des framboises !
Les barrages
Qui dit conduite forcée, dit barrages! Et cette fois-ci, j’ai été dispensée de conduite 😉 . En effet, le centre de vacances a pu m’organiser une balade en joëlette autour des barrages d’Aussois. Une balade de groupe de 6 km (aller retour) menée par le guide du centre, Jeff, pendant laquelle plusieurs promeneurs se sont relayés au pilotage de la joëllette (merci à toutes et à tous 😉 ) dans un décor splendide.
avec mes parentsl’équipe
Au bout d’une semaine, nous sommes repartis vers la fournaise grenobloise très contents de notre pari :). Nul doute que nous miserons encore sur Aussois!
Vous pouvez avoir la carte de toutes ces balades et leurs détailsici
Cette fois-ci, je n’ai pas trouvé d’agence de parapente qui fait du handi vol. Si vous avez un bon tuyau, je suis preneuse ;).
Je viens d’arriver d’un voyage en Kangoo… Photos, découvertes, vocabulaire, budget et rencontres ont été au rdv!
En 2015, j’ai acheté une Kangoo d’occasion dans laquelle je monte en fauteuil. Cette voiture me permet de partir avec mes amis, ma famille. Elle est indispensable lorsque je vais chez mes parents en arrivant en train de Grenoble, elle m’y attend alors.
Le 17 mai 2023, j’ai commencé un long voyage avec ma kangoo, un périple imprévu parsemé d’ornières, de péages et de virages…
Le voyage a commencé dans un garage de contrôle technique.
La Kangoo sortait de révision donc cet examen nous semblait qu’une simple formalité mais… Ne voilà t-il pas que mon père m’annonce que la Kangoo s’est faite rejetée du contrôle technique pour défaillance majeure. Immédiatement, j’ai pensé à un problème mécanique, mais comment était-ce possible, elle sortait de révision???
« Non, non, c’est parce qu’il y a « PMR » sur la carte grise et pas « Handicap »! »
Là je me suis dit que le monsieur du contrôle technique était peut-être un extrémiste de la linguistique et un passionné du débat sur le terme politiquement correct « Handicap vs PMR (personne à mobilité réduite) » ou un blagueur douteux…
Mais j’ai vu le PV bien officiel faisant état d’une défaillance majeure due à la non conformité de la carte grise…
Me voilà partie dans un périple administratif sans connaître son itinéraire!
Je commence par contacter le garage qui m’avait vendu la Kangoo qui, en fouillant ses archives, m’a envoyé un certificat de conformité SOMAC. Soulagée, je fais une demande de carte grise à l’ANTS (Agence nationale des titres sécurisés) :
Je commence à googliser beaucoup de mots… Je contacte le service homologation de Renault qui me répond qu’il suffit de commander un certificat de conformité pour la modique somme de 205 euros…
Avais-je le choix? Allais-je prendre le risque que la Kangoo soit immobilisée?
Le papier à prix d’or reçu, je me fais une joie de l’envoyer à l’ANTS et le verdict ne se fait pas attendre :
Me revoilà en train de googliser des mots avec la pression de « la dernière relance »… RTI n’est pas la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne mais une Réception à Titre Isolé. Et je découvre l’organisme qu’est la DREAL, la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement.
Je contacte la DREAL qui m’envoie un dossier « Handicap », je me dis « enfin je trouve le bon chemin! ». Je l’ouvre et je déchante assez rapidement :
11 pièces à fournir!! Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’elles sont, de comment les obtenir ni où.
Je n’abandonne pas en faisant demi-tour, je fais le dossier avec les seules pièces en ma possession : la carte grise, la facture du véhicule, le certificat SOMAC du transformateur et du vendeur, le certificat de conformité de Renault (et sa facture), mes cartes d’identité, d’invalidité et de mobilité inclusion. J’envoie le dossier et je croise les doigts…
La réponse tombe :
Veuillez compléter votre demande de réception du véhicule par les documents suivants :
– pièces 4, 6, 7, 8, 9 et 10 du dossier joint.
L’aménageur doit pouvoir vous fournir ces documents.
En septembre, je réécris donc à Renault qui plonge dans ses archives,… En octobre , je reçois une attestation et un nouveau certificat (gratuit) de Renault! Ouf!! Je me dépêche de tout envoyer mais pas de chance : mon interlocutrice à la DREAL est absente, mon envoi tombe dans le vide et … j’apprends en janvier que depuis novembre le dossier est classé sans suite! Me voilà repartie… J’envoie à nouveau le dossier, cette fois-ci, en recommandé.
Et miracle, je reçois une convocation de la Kangoo à la Dreal pour le 2 février! Ma Kangoo est chez mes parents dans le Sud donc je m’organise avec ma mère pour qu’elle vienne à Grenoble avec la Kangoo pour la montrer à la DREAL
Eh oui, le 2 février, l’A7 est fermée par les manifestations des agriculteurs… Nous devons tout reporter même si je rêve d’une escorte envoyée à ma mère par la DREAL sur l’A7.
Enfin, le 23 février, avec ma mère et la Kangoo, nous voilà sur le parking de la DREAL, en plein centre-ville de Grenoble. L’agent demande à ma mère d’ouvrir le capot, fait rapidement le tour de la Kangoo en prenant quelques photos. Puis : « il faut un chèque de 86,90 euros à l’ordre de la DREAL ».
J’essaie de ne pas éclater de rire (tout ça pour « ça »?!) et je fais le chèque sans même sortir de la voiture…
Le 7 mars, je reçois le tant attendu récipissé du PV de RTI et je l’envoie fièrement à l’ANTS :
Et, enfin, le péage pour la destination finale : un petit paiement de 13,76 euros pour avoir une carte grise en conformité !
Je vous laisse admirer cette carte grise, souvenir d’un voyage qui m’aura coûté 305 euros…
Trouvez la vieille et la neuve 😉
Au terme de ce voyage de 10 mois, des questions se posent : – Quelle est la justification de cette réglementation de 2018? Pendant ces 10 mois, je me suis franchement demandé à qui, à quoi cela profite… – Ça fait donc 6 ans que cette réglementation existe, pourquoi est-ce si difficile de trouver le bon chemin et pourquoi est-ce rétroactif?
Outre l’absurdité et la lourdeur, il faut avoir les bagages nécessaires pour ce périple dans lequel nous sommes embarqués contraints et forcés si nous voulons garder notre liberté de rouler…
Cette semaine, j’ai fait mon dernier voyage SNCF de l’année 2023 : Aix en Provence – Grenoble…
Mon 7e trajet selon la rétrospective faite par la SNCF :
Sitôt montés dans le train, nous apprenons « qu’ à cause d’un colis abandonné dans le train, nous sommes retenus à quai pour une durée indéterminée ». Soupirs dans l’assistance… L’étourdi finit par être retrouvé, nous partons avec 40 min de retard et je loupe ma correspondance à Lyon Saint Exupéry. Je prends le train suivant (un Ouigo et non un TGV…), avant de partir je demande aux agents Acces Plus s’ils ont bien prévenu Grenoble de mon changement de Train « oui oui bien sûr, ne vous inquiètez pas! Nous prévenons aussi le contrôleur ».
Dans le Ouigo, les passagers ne se gènent pas pour cogner mon fauteuil et mes bagages en passant avec leurs futurs colis abandonnés… J’ai peur pour la survie de mes cadeaux de Noël…
J’arrive enfin à Grenoble et j’ai un pressentiment…
Je demande aux passagers voisins de vite sortir sur le quai car je dois descendre là et je ne vois aucun agent par la fenêtre. Souvenir cuisant de mon voyage imprévu jusqu’à Paris… Les passagers bondissent, il n’y a effectivement personne, ils réussissent à prévenir le contrôleur et je peux enfin sortir! Pour avoir le fin mot de l’histoire, je passe au bureau d’Accès Plus de la gare de Grenoble où on ne m’attendait pas du tout ou plutôt plus du tout: ils ne m’avaient pas trouvée dans le train loupé, n’avaient pas du tout été prévenus par Lyon Saint Exupéry… Bref, j’ai frôlé un demi-tour Aix les Bains… Cette fois-ci, je n’ai qu’une demi heure de retard… Ca va, diriez vous… Oui sauf que j’avais toute une organisation avec une auxiliaire qui m’attendait à mon arrivée pour m’aider avec les bagages etc. Il ne faut pas oublier le stress et la fatigue…
Et si en ce 30 décembre, je faisais, comme la SNCF, ma rétrospective de 2023?
J’ai effectivement fait 7 voyages (entre le 4 mai et le 28 décembre) et je me suis plongée dans les archives de messages envoyés à ma famille durant ces voyages… Quoi de mieux que du direct?
Résumons en quelques chiffres – Durée de voyages totale prévisionnelle : 16h27 – Retard total : 7h50 ce qui représente un bonus de 47,6%
pour une modique somme de 333 euros.
Je ne peux que donner raison à la SNCF… Une année remarquable !
Mais redevenons sérieux… Derrière ces voyages, au risque de me répéter, il y a toute une logistique. Je dois prévenir Accès Plus 48h minimum à l’avance. Je dois me présenter 30 min à l’avance à la gare. A Grenoble, mes auxiliaires de vie m’aident avec les bagages. A Aix en Provence, ma famille m’attend. Et je fais en sorte que mes voyages soient le moins fatiguant possible et le plus simple possible. 2 des 7 voyages ont duré plus que le double du temps prévu et bien sûr sans aucune indemnisation.
En cette fin de 2023, je me demande bien si en 2024, j’aurai envie de miser – terme le plus adéquat- plus de 300 euros sur la SNCF pour voyager sereinement…
Depuis mars, une de mes auxiliaires de vie, en CDI, est en congé maladie qu’elle renouvelle chaque mois au dernier moment. Je suis l’employeur donc il m’incombe de trouver des remplaçantes. Or, cela coïncide avec une augmentation de besoins d’aide humaine me concernant. Pendant plusieurs mois, grâce à mes voisins employeurs également d’auxiliaires, j’ai pu avoir des remplaçantes.
Mais en septembre, je me suis retrouvée au pied du mur :
ma vie professionnelle était mise en jeu, il fallait impérativement que je trouve une auxiliaire si je voulais pouvoir aller travailler.
J’ai donc lancé un recrutement en urgence, sur les réseaux sociaux et sur divers sites… Il faut savoir que depuis le covid il est extrêmement dur de recruter des aides à domicile. Les agences d’auxiliaire sont tout autant saturées que l’emploi direct. Au dernier moment, j’ai rencontré une candidate motivée, joyeuse suite à mon annonce sur facebook. J’avais trouvé ! Gros soulagement, pour ma famille également.
Les premiers jours se sont très bien passés, l’auxiliaire s’avérait efficace, ponctuelle. L’auxiliaire titulaire prolonge son arrêt, je fais immédiatement un avenant du CDD de la nouvelle pour sécuriser l’embauche en le prolongeant…
Au fil des jours, j’ai découvert un contexte de vie très dur pour la nouvelle recrue avec des procès dans les plus hautes juridictions…
Mais j’étais contente, j’avais l’aide dont j’avais besoin, je pouvais aller travailler…
Puis vient une première absence puis une autre prolongée puis un message un samedi soir m’annonçant qu’elle ne pourrait plus du tout venir travailler…
Ce matin, nous avons fait la procédure de rupture de contrat, un mois après le recrutement. Elle m’explique alors qu’elle souffre de graves troubles et qu’elle a du mal à être rigoureuse avec le traitement… Une connaissance la croise par hasard et me dit la reconnaître et que le contexte familial est effectivement réputé pour être très lourd…
J’ai une double vie, ingénieure mais surtout DRH, pompant toute mon énergie et « ma charge mentale ». Je diffuse des annonces, je rencontre des parfaites inconnues à l’extérieur, je fais des essais seule avec la candidate chez moi, je fais des contrats et des documents de fin de contrat…
Alors je me pose une question : La pénurie d’aide à domicile oblige les personnes handicapées à recruter en extrême urgence des personnes, souvent par dépit, qu’elles font entrer dans leur intimité à huis clos. Nous sommes forcément dans une position vulnérable puisque nous dépendons de leur aide pour nos vies perso et pro. Que faudra-t-il pour faire réagir l’opinion publique?
Pour finir sur un sourire, voilà quelques perles que j’ai eues lors des entretiens (détail important, dans l’annonce, le planning est précis) :
– « Ah ben… J’ai mes enfants une semaine sur 2 donc voilà… » – « Ah oui vous parlez avec ça (la synthèse vocale)… Ben on fait comme on peut! »- – « Pas de problème pour un CDD. De toute de façons, les CDI ça n’existe pas. Je m’occupe des vieux, ils finissent par mourir »- – « Je peux pas faire 2 jours (sur 4) mais j’ai une amie qui peut! »
Certains lecteurs du blog s’inquiétaient du peu de nouvelles de mes voyages avec la SNCF… Voilà de quoi les rassurer.
Lundi je devais faire le classique Grenoble – Aix en Provence TGV, départ à 12h30 arrivée à 14h49, avec un changement à Valence TGV. Facile en théorie…
En pratique, je suis arrivée à 17h27 à Vitrolles en passant par Nîmes.
En vert la théorie et en rouge la pratique
Que s’est-il donc passé?
Chargée comme une mule, je suis arrivée dans la salle d’Accès Plus de la gare de Grenoble à 11h40 pour mon train TER pour Valence TGV à 12h30. Il est en retard de 5 min, à Valence TGV, j’ai une correspondance de 18 min. Je vois qu’il y a un TER pour Valence TGV à 12h05 donc je suggère à un agent de le prendre mais l’agent n’est pas du tout enthousiaste car c’est un train Corail, il faut un élévateur « on n’aura pas le temps ».
Mais le retard augmente à 15 min, dans le bureau d’Acces Plus, ça sonne le branlebas de combat car je vais louper ma correspondance. Très vite, les agents essaient de me trouver une place handi dans un autre TGV s’arrêtant à Valence TGV et à Aix en Provence. Tous complets ! Eh oui, dans un TGV, il y a seulement 2 places pour voyageur en fauteuil.
Et j’ai tout organisé avec mes auxiliaires de vie et ma famille, toutes mes affaires sont dans les bagages sur le fauteuil. Ce serait donc trop compliqué de reporter le voyage au lendemain. Bref finalement, une solution : je vais aller à Vitrolles proche de la ville de mes parents avec un petit détour par Nîmes…
Me voilà donc partie pour un voyage bien plus long que prévu, en canicule (comprendre : « OK, il ne faut pas que je m’hydrate trop pour économiser les pauses pipi »). Or j’avais tout organisé pour justement maximiser mon confort lors du voyage…
Je ne suis jamais allée à la gare de Vitrolles mais tous les agents Accès Plus de Grenoble puis de Nîmes m’assurent que la gare de Vitrolles est bien prévenue de mon arrivée. Ma soeur et ma mère téléphonent à Accès Plus qui leur garantit que mon arrivée à Vitrolles est bien prévue. Je suis plutôt rassurée mais sur mes gardes…
Nîmes, Tarascon, Arles, Miramas… Je révise la géographie de l’école primaire !
Vitrolles ! Je vois très vite qu’il n’y a visiblement aucun des agents promis sur le quai. Ma mère se précipite vers le wagon que je lui avais indiqué, fait de grands gestes sur le quai pour alerter le conducteur ou un agent… Personne… J’aperçois le bouton pour déplier la rampe entre le train et le quai. Je ne peux pas accéder à ce bouton, je fais signe à ma mère qui appuie. La rampe se déploie et je suis libérée avant que le train ne parte vers Marseille. Nous sortons de la gare sans croiser absolument aucun agent…
Et quelques jours plus tard, je reçois un email de la SNCF me disant que mon justificatif de voyages est en ligne et je me suis dit que peut-être je pourrais m’en servir pour demander un remboursement… Et j’ai alors découvert que la SNCF et moi n’avons pas vécu le même voyage…
Voilà mon voyage en pratique
Et voilà le voyage selon la théorie SNCF :
Ainsi selon le site de la SNCF, le TER Grenoble – Valence TGV est arrivé à rattraper 10 minutes de retard et je suis arrivée à l’heure à Aix en Provence TGV…
Cette année universitaire aura été marquée par un immense honneur que m’a fait l’académie de Versailles (Délégation Académique au Numérique Educatif) : nommer une salle de formation à mon nom, suite à la BD Les Décodeuses du Numérique, pour le 8 mars.
Et je suis en très très belle compagnie puisque mes voisines ne sont autres que Katherine Johnson et Ada Lovelace !
Il y a quelques semaines, avec mon amie Clémentine, nous avions pris des places pour un gala de patinage artistique de l’Equipe de France à Grenoble. Hier c’était le jour J, j’avais comme d’habitude tout planifié, à quelle heure partir, manger avant, etc. Le gala était à 20h. Dans l’après-midi, à 14h30 précisément, j’ai voulu aller faire quelques courses et là… drame… l’ascenseur HS (je suis au premier). J’arrive à joindre une de mes soeurs qui appelle l’entreprise (Acaf pour ne pas la nommer) et à ce moment-là je ne me faisais pas tant de souci que ça car d’habitude, sachant qu’il y a des handis dans la copro, ils sont réactifs. Oui mais « d’habitude », ce n’est pas un week-end… Bref, on dit à ma soeur que le technicien va intervenir dans les plus brefs délais et qu’on la rappellera. Ayant compris que personne d’autre n’avait sonné l’alerte, j’ai écrit un email au syndic et au conseil syndical en rouspétant qu’à chaque fois c’était moi qui qui prévenais Acaf, ce qui était assez ironique vu que je devais chercher quelqu’un dans mon entourage pour les appeler et la plupart du temps c’était le 1er appel. Je suggérais dans mon email de mettre des affiches dans les halls pour insister les gens à appeler l’entreprise dès qu’ils remarquaient la panne, quitte à inonder Acaf d’appels. Suite à mon email, vers 15h, un voisin rappelle Acaf qui lui dit que personne n’avait appelé (ah bon, et ma soeur?) et qu’on allait le rappeler. Le voisin passe voir l’ascenseur et découvre au rez-de-chaussée cette affiche :
Intervention prévue lundi
Là, vous me demandez « mais si personne n’a appelé, comment l’affiche a atterri là? ». Question très pertinente! Après une enquête de voisinage, il semblerait qu’un voisin ait appelé à 8h, le matin même, (donc je ravale pour cette fois mon email râleur) mais personne l’a signalé au voisin qui a appelé à 15h ni à ma soeur. Bref, mon voisin m’annonce la nouvelle, pas d’intervention avant lundi… Là, je vous avoue, cela ne m’arrive pas souvent mais je suis désespérée, j’avais vraiment très envie d’aller à ce gala, vraiment, et ce bâton dans mes roues me semble être vraiment injuste. Mon voisin, pour essayer de me consoler, m’indique que le gala sera retransmis sur TéléGrenoble. Je me dis « Mwé, c’est peut-être mieux que rien, on commande un bon repas et on regarde ». A ce moment là, je m’aperçois que mon décodeur n’est pas raccordé à la TNT donc je plonge dans mes tiroirs « Montagnes cachées de câbles emmêlés » pour retrouver le câble coaxial… Entre temps, j’ai bien sûr dépeint la situation à Clémentine qui me répond « T’inquiètes, j’arrive, on va trouver une solution ». J’ai certes un fauteuil manuel 20 fois moins lourd que mon électrique mais je n’ai pas encore de formule pour aplanir les marches d’escalier. Clémentine, en chemin, me suggère de demander à un voisin de l’aider à me porter. Pour l’aller, pourquoi pas mais pour le retour en ne sachant pas quand on rentrerait, ça me semblait très délicat de demander à un voisin de bien vouloir m’attendre… Pendant mes tentatives TNT, le standard ACAF est saturé par ma famille (très étrangement les appels viennent des Bouches-du-Rhône pour un ascenseur en Isère), ma soeur et ma mère essayant de faire accélérer les choses, obtenant toujours la même réponse « on vous rappelle ». Clémentine arrive. Il est 18h30, j’avais visé un départ vers 19h, inutile de préciser qu’à ce moment là j’avais jeté toute mon organisation la poubelle. Clémentine, qui fait 50 cm de plus que moi à la louche, me dit « vas-y, je vais te porter ». Moi : « … ». « Si si, on essaie ». Bon… En bonnes ingénieures (et responsables de plateformes expérimentales), nous faisons divers essais dans le salon pour définir la technique optimale de portage pour nous 2. Et nous voilà décidées. Clémentine me propose de me mettre plein de vestes « pour amortir au cas où », je décide que mon manteau d’hiver sera un bon compromis entre « airbag » et surcharge pondérale… A 19h15 nous voilà en bas, saines et sauves… En sortant de l’immeuble, je me rappelle que depuis 2 jours, un blizzard s’est abattu sur Grenoble mais sans tenir au sol… 🙂
Et à 19h57, avec un sentiment d’irréalité nous voilà installées avec sandwiches et crêpes sur les genoux.
Incroyable mais on y est
Et au retour, des étoiles dans les yeux, je dirai « Tout s’est effondré et tout s’est bien parfaitement passé ». Pour reprendre la conclusion d’un ami : « ce fut un bel ascenseur émotionnel ».
Ma mère, ma soeur et mon voisin attendent toujours le rappel d’Acaf. Je reproche vraiment à l’entreprise son manque de communication. Pourquoi n’avoir pas dit immédiatement à ma soeur que rien ne serait fait avant lundi et pourquoi n’a t-elle pas fait part des appels précédents?! D’habitude, ils sont efficaces, là ils n’ont vraiment pas été à la hauteur.
Enfin, cette histoire a, finalement, une belle tournure, teintée fortement d’un Girl Power pour Clémentine. Lundi matin je serai sans doute en télétravail et normalement l’ascenseur sera réparé. Cette année, chaque ascenseur sera rénové (apparemment ce ne sera pas du luxe), je serai alors « à la rue » trois semaines. Mais ce sera planifié et je pourrai m’organiser. Mais j’attire votre attention sur les « ascenseurs prisons », généralement dans les logements sociaux, qui sont HS durant des semaines, voire des mois, emprisonnant les personnes chez elles. Souvenez-vous du vrai confinement mais sans avoir aucune possibilité de sortir même avec une attestation alors que le monde continue à fonctionner, sans vous… Voilà une pétition que vous pouvez signer dénonçant ces situations : Halte aux ascenseurs prisons. Et si vous habitez un immeuble, devant un ascenseur HS, je ne peux que vous encourager à dépasser le « Ah tiens, c’est en panne… Bon tant pis, prenons les escaliers, quelqu’un appellera ».
Mise à jour : Finalement j’ai été bloquée chez moi jusqu’au mercredi car il fallait commander et changer une pièce…
Comme je l’ai déjà raconté, je tricote en utilisant des tricotins. Jusqu’à présent, je n’avais pas vraiment d’endroit dédié pour ranger mon barda (les différents tricotins, les tonnes de pelote, les ouvrages en cours (depuis des années, mais pas abandonnés ;p )) ni d’endroit où m’étaler sans mettre le bazar dans tout mon salon… Je me suis donc baladée sur le site d’une grande marque de meuble (oui, suédoise) et je suis tombée sur ceci :
« Oh, ça serait bien… Mais le tiroir est trop petit… Et à la place des étagères il me faudrait des tiroirs… Et le plateau est sans doute trop ou pas assez haut et trop ou pas assez étroit… Et pour le pousser sur les roulettes, comment je l’attrape et comment je le freine? » Bref le meuble me plaisait beaucoup avec une multitude de « mais ».
Et je me suis dit qu’en fait, il me faudrait un meuble répondant à tous ces « mais » par des « ok ». J’ai donc contacté des artisans menuisiers grenoblois et j’ai adoré la proposition de l’atelier Adjust qui a répondu à toutes mes demandes : – 2 plans de travail à différentes hauteurs, pour que je puisse m’installer convenablement selon le tricotin utilisé, sous lesquels mon fauteuil (mes genoux) puisse passer. – des tiroirs dignes de ce nom – des protections métalliques en bas du meuble pour éviter au mieux les traces laissées par les cale-pieds du fauteuils – et un petit challenge : des roulettes avec des freins à ma hauteur, pour pouvoir tirer le meuble selon la lumière ou face à la TV.
Et voilà le résultat 🙂 :
Et pour le système de freinage :
Testé et bien approuvé hier soir devant la cérémonie des Césars, qui est bien sûr faite avant tout pour tricoter devant! Conclusion : Allez sur le site de la marque suédoise, imaginez et puis relocalisez. Presque un programme électoral 😉
Hier, le CNRS me prévenait qu’il allait diffuser mon intervention à Paris lors du lancement de la BDLes Décodeuses du Numérique à l’occasion de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (1 pierre, 2 coups 😉 ). Ils l’ont diffusée sur les réseaux sociaux, la voilà :
« Mes études et mon métier sont au centre de l’histoire, le fait que je sois une femme est presque anecdotique. Et quant à mon handicap, il reste bien en arrière-plan. »
Cette phrase est ce que je voudrais voir ds les campagnes de la sensibilisation de la SEEPH…