Rencontre avec une députée LREM

Hier, j’ai été invitée à une grosse matinée d’échanges sur le handicap par la députée Mme GALLIARD-MINIER, députée LREM de la 1ère circonscription de l’Isère.
J’ai mis quelque temps à me motiver à accepter l’invitation car LREM donc bon… avec des assos dont je ne partage pas forcément les visions sur handicap et c’était un congé à poser. Mais c’était aussi une opportunité pour faire entendre un discours peut-être un peu différent. Donc finalement j’ai accepté et pour bien pouvoir développer mes propos, j’ai préparé à l’avance des textes convertis en fichier audio pour chaque thématique du programme. Et donc les voilà… Je mets également les fichiers audios. Je termine par un bilan et un bonus.

Présentation

Bonjour à toutes et tous,
Tout d’abord merci pour cette invitation.
Je m’appelle Emmanuelle Kristensen, j’ai 32 ans et je suis ingénieure de recherche. Je suis une des cinq militants du collectif Le prix de l’amour qui milite pour la déconjugalisation de l’AAH. A ce titre, nous avions échangé avec Mme la Députée qui nous a ensuite invités aujourd’hui. Le collectif, qui existe depuis mars 2021, focalise son travail exclusivement sur la déconjugalisation de l’AAH, pour l’instant. Cependant, d’un commun accord et avec leur entier soutien, je suis là parmi vous aujourd’hui pour essayer d’apporter mon expérience et mon point de vue concernant les différentes thématiques au programme. Mes propos d’aujourd’hui n’engagent donc que moi-même.
Comme je communique avec une synthèse vocale, pour plus de facilité et pour pouvoir développer mon propos, j’ai préparé des petits fichiers audios, comme celui-ci, pour chaque thématique. Je vous présente mes excuses par avance s’il y a des redites par rapport à vos interventions respectives. Et bien sûr lors des échanges je participerai de façon spontanée.

Prestation de compensation du handicap (PCH)

Je vis toute seule depuis mes 20 ans, date à laquelle je suis arrivée à Grenoble pour mes études, ma famille habitant près de Marseille. Il est donc vital que j’ai de l’aide via la PCH « aide humaine » qui est un dispositif qui ne demande qu’à être amélioré. Donc aujourd’hui je vais me concentrer sur la PCH « aide humaine » et laisser les autres PCH de côté.

Pour commencer, prenons un cas concret pour illustrer les limites de la PCH. Une personne en fauteuil, se servant d’une seule main a su, après une rééducation importante, devenir autonome pour les transferts, la toilette et l’habillage. Pour vivre seule et travailler à temps plein, elle a besoin d’une aide humaine pour toutes les tâches ménagères. Or la PCH ne prend pas en charge les tâches ménagères et l’entretien du linge mais sans cela, la personne ne pourrait pas vivre seule : faire le ménage en fauteuil et étendre le linge à une main, tout le monde peut comprendre que ce n’est pas possible. Une fois, lors du renouvellement de sa PCH, elle a naïvement et avec fierté expliqué qu’elle pouvait s’habiller et se doucher toute seule mais qu’elle avait donc besoin d’aide pour les tâches ménagères. La référente MDPH lui a alors répondu froidement que le ménage n’était pas pris en charge car considéré comme du confort. La personne a alors perdu les 2 tiers des heures qu’elle avait, a dû embaucher de sa poche en complément, a eu de gros problèmes de santé dus à la fatigue engendrée, etc. Depuis elle doit sous-estimer son autonomie pour obtenir suffisamment d’heures et c’est bien sûr un moment vécu comme une humiliation. En résumé, actuellement, les personnes doivent faire rentrer leurs besoins dans des cases prédéfinies, il faudrait au contraire que la PCH soit adaptée aux besoins réels de chaque individu et cela ne paraît quand même pas invraisemblable qu’une personne handicapée ait besoin d’aide pour l’entretien de son logement. Des aides existent selon les CCAS mais elles dépendent souvent des revenus, par conséquent cela reste un surcoût lié au handicap.
Il faudrait ensuite revoir de fond en comble le système d’emploi d’auxiliaires de vie. Il y a trois formules possibles : le prestataire, le mandataire et l’emploi direct. Je peux vous parler des modes prestataires et emploi direct. Je n’ai jamais eu recours au mandataire.
Le prestataire consiste en une entreprise ou une association employant les auxiliaires de vie. Pendant 10 ans, j’ai eu recours à ce mode. L’avantage est que le bénéficiaire n’a strictement rien à faire, tout est géré par le prestataire. Par contre il y a quelques inconvénients.Tout d’abord, les plannings sont imposés aux aides à domicile et aux bénéficiaires, ne tenant pas du tout en compte de la temporalité de la vie du bénéficiaire.Il y a un turn-over incroyable, un mois, par exemple j’ai eu cinq intervenants différents par semaine. Avec chaque intervenant, il faut réexpliquer, se réadapter et quand on a créé une routine et un lien de confiance, le service prestataire nous change d’intervenant sans concertation préalable.  Et bon, parfois on tombe sur des « cas ». Quand il faut que l’aide à domicile nous aide à préparer le repas et qu’elle ne sait pas que des pâtes se cuisent dans de l’eau, qu’elle laisse les poubelles en plan dans le salon, avant un week-end, car elle n’a pas trouvé les clés du local, qu’elle range les habits mouillés dans une commode, ou qu’elle se permette de faire des commentaires sur notre vie privée et intime, on se sent fragilisé, abandonné, voire maltraité.Et ce type d’anecdotes peut vous être raconté par n’importe quel bénéficiaire de service prestataire, indépendamment de la franchise du service prestataire. Depuis 2 ans, j’ai donc décidé d’employer moi-même mes auxiliaires de vie. Le recrutement m’a pris plusieurs mois avec quelques entretiens burlesques avant de trouver les personnes qui me convenaient et à qui je convenais. En effet, pour moi, c’est un jeu d’équipe et il faut qu’il y ait une entente et une confiance indéniables entre nous. J’ai trouvé une forme de liberté et d’indépendance dans ce mode de fonctionnement. Par contre j’ai aussi des responsabilités très sérieuses en tant qu’employeur vis-à-vis de la législation et cela m’ajoute un surcroît de travail lorsqu’il faut rédiger les contrat, gérer des arrêts de maladie, des congés, des congés de maternité, etc. Mais pour l’instant, je n’ai aucun regret. Cependant, il faut savoir qu’il y a un reste à charge non négligeable liés aux indemnités de rupture ou de fin de contrat, entre autres. Et cela va s’alourdir avec la nouvelle convention collective des salariés du particulier employeur qui s’appliquera en janvier 2022. Ce texte ajoutera des charges à l’employeur (cotisation nouvelle, hausse de cotisations patronales et nouvelles dispositions sur les jours fériés et les nuits). Il faudrait donc augmenter le tarif horaire de la PCH afin de couvrir les charges récurrentes et disposer d’un financement exceptionnel à disposition des bénéficiaires afin de couvrir les dépenses aléatoires comme les remplacements, les indemnités etc, par exemple.Enfin, il faut absolument revaloriser le métier d’auxiliaires de vie. Tout d’abord il faudrait une réelle formation avec au bout un vrai diplôme. Dans les services prestataires, les auxiliaires sont généralement exploitées pour un emploi précaire. En emploi direct le salaire horaire brut de la PCH est de 14,21 euros. Vous ne trouvez personne voulant occuper un poste aussi essentiel à ce tarif-là et si vous trouvez quelqu’un, ce n’est pas un salaire qui fidélise et valorise les salariés.
En conclusion, il faudrait ouvrir un vrai chantier de rénovation de la PCH « aide humaine » en concertation avec les personnes handicapées et aussi avec les auxiliaires de vie.

Formation et Emploi

Tout d’abord, je souhaiterais évoquer le rapport de l’ONU (VO en anglais, traduction) sur la politique française du handicap. Il est sorti mi-septembre. Sur 21 pages, les points positifs n’en occupent même pas une page complète. Quand j’y ai lu les mots torture, maltraitance, privation de liberté j’ai cru que j’avais téléchargé le rapport d’un autre pays, mais non. J’en parle maintenant car ces mots sont associés dans le rapport à de trop nombreuses reprises aux institutions et aux établissements ou services d’aide par le travail. Ces dispositifs français violent plusieurs articles de la Convention des Nations Unies relative au droit des personnes handicapées dont la France est signataire. Ce n’est pas le premier rapport de l’ONU à le dénoncer mais en France, il y a un certain fatalisme donnant à penser que ces établissements sont le seul recours possible pour de nombreuses familles. Cette attitude est également teintée de prétention, à mon sens, en refusant de se remettre en question, même après un rapport de l’ONU si désastreux, et de regarder ce qui se passe dans d’autres pays pour en tirer les bonnes idées et en éliminer les moins bonnes afin d’imaginer un système français ambitieux. Car oui, nous manquons cruellement d’ambition concernant la politique sur le handicap. Et le fait que les associations les plus puissantes soient gestionnaires de ces établissements n’aide sûrement pas à évoluer vers une désinstitutionalisation.

Maintenant, concernant mon parcours, j’ai toujours été scolarisée en milieu ordinaire, mes parents ont toujours fait remparts contre l’orientation vers l’institution suggérée par certains. Une fois à l’école, j’ai décidé de tout faire pour y rester et je suis donc allée jusqu’au doctorat. De 1992 à 2009, de la petite section à Math spé, j’ai toujours eu une auxiliaire de vie scolaire à temps plein et juste pour moi. Un tel accompagnement n’existe plus. L’idée qu’en 2021 je n’aurais pas pu avoir une scolarité dans d’aussi bonnes conditions me désespère totalement. Comment peut-on parler de formation et d’emploi si tout n’est pas mis en œuvre dès la maternelle pour assurer de bonnes conditions de scolarisation. A chaque rentrée, le gouvernement dit que tout se passe très bien. Il suffit de passer quelques soirées sur les réseaux sociaux et de lire des articles pour voir à quel point c’est catastrophique : des heures d’accompagnement accordées au lance pierre, des AESH mutualisées sur plusieurs enfants parfois sur différents établissements, des postes non pourvus à la rentrée, des parents dans une détresse inimaginable, des enfants abandonnés à leur sort, des instituteurs désemparés. De plus le métier d’AESH est extrêmement précaire et complètement dévalorisé : une AESH ne peut espérer un CDI qu’au bout de 6 ans de CDD renouvelable, elle n’a aucune formation, aucun diplôme requis, elle est parachutée devant des élèves handicapés sans aucune information sur leur handicap ni aucun lien avec l’équipe médico-sociale. Pourtant ce sont des personnes qui ont un métier tellement précieux : celui d’accompagner un enfant dans sa scolarité, comment est-ce possible que ce métier soit traité de cette façon ? Et comment est-ce possible de confier des élèves à des personnes non formées et dont on ne vérifie pas le niveau scolaire ? Certains élèves se retrouvent avec des AESH ne sachant pas correctement écrire et encore moins écrire des formules mathématiques, d’autres se retrouvent avec des AESH complètement instables et non fiables.
Bref, nous ne pouvons vraiment pas être fiers de la manière dont la France s’occupe des élèves handicapés en 2021. Puis il y a l’enseignement supérieur dans lequel nous déboulons sans aucun accompagnement, je laisserai Chloé Fonvielle raconter plus en détail.
Après une école d’ingénieur, un doctorat et un postdoctorat, j’ai intégré le CNRS via un concours handicap. J’ai bien conscience que j’ai eu un parcours atypique par rapport à la majorité des personnes handicapées qui vivent une véritable galère dans le monde du travail.
D’ailleurs, je voudrais rappeler que M. Macron, quand il était ministre de l’économie, a assoupli l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés pour les entreprises en permettant de comptabiliser des alternatives telles que des stages d’observation ou des mises en situation professionnelle par exemple. L’obligation d’emploi de travailleurs handicapés peut alors être satisfaite par une entreprise sans qu’elle n’ait à employer un seul travailleur handicapé : elle peut avoir recours à de la sous-traitance, à des stages, à un accord d’entreprise et contribuer financièrement à un fonds de développement de l’insertion des personnes handicapées. Donc cette fameuse obligation d’emploi n’en est pas vraiment une.
Durant ce quinquennat, une des actions phares de Mme la ministre Cluzel a été la mise en place du Duo Day. Pour moi, ce jour-là est une torture. Sur les réseaux sociaux, on est bombardé de selfies de chefs d’entreprise avec leur personne handicapée réduite généralement à son prénom et de slogans moyenâgeux. Imaginez si ce DuoDay consistait à qu’un homme montre son lieu de travail à une femme pour lui faire découvrir le monde du travail, postant un selfie avec comme commentaire « Très heureux de partager ma journée avec ma DuoDay, Stéphanie. L’inclusion des femmes en milieu professionnel est un devoir et l’affaire de tous. Nous devons, ensemble, combattre les préjugés sur la féminité! »
J’ai repris un tweet de Bruno Le Maire et j’ai remplacé « personnes handicapées » par « femme » et « handicap » par « féminité ». Maintenant, peut-être que vous comprenez ce que je peux ressentir le jour du DuoDay. Et en plus, les rares chiffres qu’on trouve montrent que c’est totalement inefficace. J’avais trouvé une enquête pour l’édition 2020 : 6% des répondants ont eu un stage, 3% un cdd, 1% un cdi, moins d’1% un apprentissage. Donc 90% n’ont rien eu à l’issu de cette journée.
Moi, à la place de cette journée de communication malaisante, je rêverais d’une campagne de sensibilisation où on montrerait des travailleurs handicapés à leur poste, leur métier serait au centre de l’histoire et non leur handicap, car en fait, ce qui devrait intéresser c’est les compétences et non le handicap. Il faut en finir avec les slogans tels que « les travailleurs handicapés enrichissent les entreprises » ou encore «une journée pour découvrir les atouts et les qualités des personnes handicapées ». Ils sont au mieux stigmatisant, là encore remplacez « handicapées » par « femmes » ou par tout autre minorité, et vous verrez peut-être ce que je veux dire.La sensibilisation est une chose mais comme je l’ai déjà dit, il faut enfin devenir ambitieux et multiplier tous les moyens possibles dès la maternelle, revaloriser tous les métiers d’accompagnement, donner les moyens aux entreprises pour les aménagements de poste. Bref, avoir enfin une vraie politique.

Bilan

Je suis allée à cette journée sans aucune attente, au contraire je m’étais préparée à être exaspérée/désespérée.
En sortant de cette journée, je dirais que le plus intéressant a été de discuter avec certains militants que je connaissais seulement de nom mais sans les avoir jamais rencontrés, comme Chloé Fonvielle qui milite pour qu’il y ait des assistants de vie universitaire.
Quant aux échanges, j’ai été satisfaite de pouvoir dire ce que je souhaitais grâce à mes fichiers audios. Sans surprise, la députée a défendu le bilan (désastreux pour moi 😉 ) du quinquennat, a semblé bien comprendre les problèmes de la PCH et lorsque j’ai parlé du Duo Day a reconnu qu’elle n’avait jamais pensé à la vision que j’ai exposée. Elle a proposé de travailler sur une autre formule du Duo Day, à voir…
J’ai été frustrée que personne n’ait rebondi sur mes propos sur le rapport de l’ONU et l’attitude des assos gestionnaires des institutions, d’autant plus que l’une des plus puissantes, l’APF pour ne pas la nommer, était présente. Par contre, en aparté, certains militants (pas de l’APF ^^) m’ont donné raison.
Au moins, ai-je peut-être semé des graines de réflexion…

Bonus : Mobilité et Accessibilité

Je ne suis pas intervenue car je trouvais que cela n’apportait rien de plus aux interventions des autres invités mais voici ce que j’avais préparé.

Je ne vais pas m’attarder sur le vote de la loi Elan, première fois où un gouvernement et la majorité parlementaire français sont revenus explicitement et de façon complètement assumée sur les droits des personnes handicapées. Pour rappel, elle va à l’encontre des conventions signées avec l’ONU. J’y pense de temps en temps quand je vais chez des amis ou quand j’ose regarder les locations Airbnb, par exemple. Je voudrais aussi faire remarquer que les bus dits bus macrons ne sont pas ou très peu accessibles donc nous sommes encore perdants car ces bus sont bien moins chers que les trains par exemple et leur mise en place a parfois réduit l’offre des trajets en train, accessibles, eux.

Niveau mobilité et accessibilité, sur l’agglomération grenobloise, nous vivons dans une bulle plutôt confortable. Les problèmes commencent dès qu’on en sort. Si on prend le train, on est obligé d’anticiper le voyage au moins 48 heures à l’avance pour pouvoir avoir une assistance en gare puis se présenter 30 minutes avant le départ du train. Si un jeudi, j’ai envie d’aller chez mes parents pour le week-end, ce n’est pas possible. Et être 30 minutes en avance à la gare, ça peut sembler très long sur un trajet de plusieurs heures à bord d’un train dont les toilettes ne sont pas accessibles. Trouver, pour des vacances ou un déplacement professionnel, un hébergement accessible demande des heures et des heures de recherche et un budget conséquent puis sur place il faudra trouver des transports etc. Mi-septembre, je suis allée à Paris pour un déplacement professionnel, on a payé 300 euros pour 4 trajets en taxi adapté dans Paris intra-muros. Pour trouver un hôtel, j’ai dû contacter tous les hôtels de l’arrondissement pour leur demander des photos afin de vérifier l’accessibilité de la salle de bain PMR. Très peu avaient une salle de bain PMR réellement accessible et ce n’était pas les hôtels les moins chers du marchés, loin de là. Espérons que les jeux paralympiques permettront de rendre Paris plus handifriendly mais pour l’instant je n’ai pas l’impression qu’il y ait une démarche révolutionnaire dans ce sens.Je suis plusieurs fois allée à Londres. Là-bas aussi, le métro n’est pas forcément accessible. Par contre n’importe quel taxi noir anglais est accessible et au tarif normal sans parler des bus. Ça pourrait peut-être être source d’inspiration par exemple.

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En roue libre en Bretagne

(Ou en Loire Atlantique 😉 pour les pointilleux)

En plein n-ième confinement, j’ai reçu une invitation à un mariage pour le week-end du 31 juillet au 1er août, près de Nantes. Je me rappelle d’un mélange « Oh trop bien!!/Quoi une fête, avec des gens et tout et tout?! ». Mais hauts les coeurs, j’ai immédiatement contacté Marie de HandiTourGuide que j’avais rencontrée quelques jours avant le 1er confinement (les confinements, nouveaux repères chronologiques ^^) pour qu’elle m’accompagne à l’autre bout de la France. Petit à petit, desfois avec un sentiment d’irréalité, l’organisation s’est mise en place et j’ai décidé de partir une semaine entière pour visiter cette région.

Plantons le décor.

Tout d’abord, le plus important a été de trouver un hébergement. Vu la durée du séjour, je visais plutôt un gîte et au cours de mes recherches, je suis tombée sur des chambres d’hôte trop mignonnes dans un domaine viticole Le Fief aux Dames. Et je n’ai pas regretté mon choix : chambres très confortables, salle de bain top, petit déj super (croissants, pain, gâteau du jour, yaourt maison, jus de raisin maison etc) au milieu d’un vignoble, avec des hôtes super sympas : le monsieur m’a remplacé avec efficacité la célèbre pièce de cale-pied qui n’a pas manqué l’occas’ de se casser (certains la connaissent bien, hein ;)). Il y avait peut-être un petit bémol : une route départementale qui ne passait pas inaperçue mais perso, je m’y suis assez vite habituée.

La traditionnelle photo de la salle de bain

Un autre point important était le moyen de transport car le lieu du mariage était au milieu de nulle part et je voulais aussi visiter la région. J’ai alors utilisé pour la première fois la plateforme Wheeliz de location de véhicules aménagés pour les fauteuils entre particuliers. En théorie, c’est une très bonne idée, en pratique je suis tombée sur un proprio relou, désorganisé, peu coopératif, égocentrique (oui, il m’a un peu énervée ^^) qui nous a posé quelques soucis, mais le véhicule était fonctionnel. Je m’attarderai pas sur les détails car c’était vraiment casse-pied du début à la fin avec ce monsieur, je conseillerais d’échanger plus longuement avec le proprio avant la location pour bien se mettre d’accord sur l’organisation. J’ai été un peu naïve sur ce coup là . Mais bon, la voiture a bien servi, nous avons pu rouler 700 kms ;p.

Et enfin, le trajet en train (Grenoble-Lyon-Nantes). Pour une fois, rien à signaler à part la suppression à moins d’une minute du départ du TER du retour (Lyon – Grenoble) mais c’est juste un détail ;).

Maintenant, qu’y ai-je fait?

J’ai commencé par visiter Clisson, un village médiéval bien charmant (et haut lieu du Hellfest hors période covidienne).

Clisson

Puis il y a eu l’évènement mondain de la semaine, le mariage, sur le week-end, dans une guinguette au bord du lac. Ce fut l’occasion de retrouver la bande grenobloise (schéma vaccinal complet pour tout le monde) préposée aux mariages (notre 3e !). Un très chouette moment !

La Guinguette, l’Escampette
Lieu de la cérémonie laïque
Toilettes accessibles de la Guinguette 😉

Puis pendant les 3 jours restants…

J’ai visité Nantes, sa galerie des machines et son château des Ducs de Nantes (complètement accessibles) :

Le célèbre éléphant qui marche, souffle de l’eau et barrit.
Le château des Ducs de Nantes
La cour du château

Puis, nous sommes allées à Saint Nazaire et ses chantiers navals, ses plages, ses écluses et sa base marine avec la reconstitution d’un transatlantique (accessible) :

Chantier naval
Plage
Voilier attendant devant l’écluse (1)
Voilier attendant devant l’écluse (2)
Dans la base marine

Et j’ai fini par Pornic !!

Les célèbres bols de la faïencerie de Pornic
Incontournable !
Balade en bateau (en style incognito)
Port de Pornic

Bref une semaine bien remplie et réussie 🙂

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La Déconjugalisation de l’AAH

La SNCF ne concentre pas tout mon militantisme (même si on pourrait parfois le penser en lisant le blog 😉 ), très loin de là.

En ce moment, je suis aussi dans l’équipe du site leprixdelamour.fr qui a été cité dans un article du Dauphiné Libéré aujourd’hui :

Il faut savoir que depuis 1975, l’Allocation Adultes Handicapés (AAH) est assujettie aux revenus du conjoint de la personne handi.

Actuellement je ne suis pas directement concernée par l’AAH, je travaille et je suis célibataire. Mais je ne peux pas accepter qu’en 2021, dans un couple, l’une des 2 personnes soit dépendante financièrement à cause de son handicap. Quand on est handi, on est déjà dépendant pour des choses parfois les plus intimes, parfois aussi les plus humiliantes, l’Etat ajoute à cela une autre dépendance au prétexte de la solidarité familiale qui est déjà obligatoirement omniprésente dans le couple. De plus, comment peut-on espérer un couple serein et solide quand l’un des 2 n’a aucune ressource, la seule raison étant qu’il est handicapé, ne travaille pas et que l’autre travaille, alors que le conjoint handi contribue bien sûr à la « solidarité familiale » (soutien moral, éducation des enfants, organisation et logistique de la vie familiale, etc)? Enfin, pour l’Etat, seul le travail est donc valorisable, que dit-on, par exemple, aux handis qui s’impliquent corps et âmes dans des associations et qui, en rentrant chez eux, doivent demander de l’argent de poche à leur conjoint? 

Pour moi, c’est de la cruauté, n’ayons pas peur des mots, et cela donne aussi une certaine idée de la perception de certains du handicap : difficile d’imaginer une personne handicapée dans un couple sans que celle-ci soit une (à) charge.  

Cet hiver, une pétition du Sénat, demandant au Sénat d’étudier la déconjugalisation et de proposer une loi, a dépassé 100 000 signatures. Ce qui est énorme compte tenu du sujet et aussi d’une certaine complexité pour la signer car il fallait passer par un site de service public (par exemple par le site des impôts) ! Et d’ailleurs, c’est la première pétition destinée au Sénat, tous sujets confondus, qui a franchi le seuil des 100 000. Les sénateurs ont voté pour, la loi doit donc passer à l’Assemblée Nationale, le 17 juin… où la majorité est contre. Kévin, un ami, a fait une excellente analyse et une déconstruction de leurs arguments, vous pouvez la lire sur son blog.

Notre site a donc l’objectif de recueillir le plus de témoignages possible (aujourd’hui, nous en avons plus de 80) pour que les députés aient bien conscience des conséquences de leur vote. Et les conséquences d’un vote « CONTRE » sont lourdes comme les témoignages le racontent : précarité, divorce, dépression, suicide, violences conjugales, etc etc.

N’hésitez donc pas à aller lire, à partager et à témoigner!

Et vous pouvez aussi signer la pétition pour l’Assemblée Nationale.

Enfin, on est aussi sur les réseaux sociaux, on est partout !!
Facebook : @leprixdelamour
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Twitter : @leprixdelamour

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En vidéo : le périple de la réservation d’un billet SNCF

En avant-première mondiale : Comment une réservation d’un billet SNCF prend 15 fois plus de temps si on est en fauteuil ou non.

N’hésitez pas à partager etc. 😉


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Conseil de lecture

Pour bien commencer 2021, un conseil de lecture!

Elisa Rojas est avocate. Elle est aussi handi et militante. Vous pouvez la lire sur Twitter, sur son blog et sur le site du CLHEE entre autres.

J’ai mis quelques semaines à me décider à lire son roman « Mister T et moi » car j’avais peur de me prendre les choses en boomerang.

Sans spoiler rien du tout, Elisa Rojas raconte le râteau qu’elle va se prendre de la part d’un homme valide  dont elle est follement amoureuse et elle va s’en servir pour déconstruire tous les stéréotypes et tous les comportements qu’impose la société vis à vis des femmes handis.

Mon appréhension s’est vite envolée, j’ai ri aux éclats, j’ai aussi été émue mais surtout qu’est-ce que c’est agréable de se dire toutes les 2 minutes « aaaah ouiiiiiiiiii, c’est troooop ça, mais ouiii! », bref d’avoir enfin une héroïne à laquelle s’identifier pour de vrai et sur un sujet que l’on évite soigneusement d’aborder!

Je pourrais citer des tonnes de phrases mais le mieux serait que vous le lisiez, handis, valides, hommes et femmes!

Elle l’a dédicacé entre autres à « toutes les femmes handicapées de l’univers », je me permets de la remercier pour toutes les femmes handicapées de l’univers!



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Lettre ouverte aux députés Bruno Bonnell & François Ruffin

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Mise à jour – 10/09/2020

Cet après-midi, M. Ruffin a organisé une visio avec 9 handis, dont moi-même, qui l’avaient interpellé suite à ce rapport. Il y a eu un tour de table et la discussion a duré 1h15. Chacun a abordé sa situation personnelle pour témoigner. Comme souvent, c’était d’un côté très bien de donner un aperçu de la « vraie vie » avec des cas très précis mais d’un autre côté cela n’a pas permis un débat de fond sur des propositions pour faire évoluer la législation.
Il a admis sans ambiguïté son ignorance vis à vis de la réalité du côté des handis ayant recours aux services prestataires. Il supprimera la proposition n°3. Cependant, de son point de vue, il ne faut pas idéaliser l’emploi direct qui a des limites, notamment pour l’ancienneté,… Dans l’idéal, il souhaiterait un service publique pour l’aide à la personne (moi aussi), chose probablement très utopique.
A suivre.
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Le 30 juin 2020

A l’attention des Messieurs les députés, Bruno Bonnell et François Ruffin

 

Messieurs les députés,

 

Je me présente, j’ai 30 ans et je suis handicapée moteur : je suis en fauteuil et je communique avec une synthèse vocale. J’ai recours à des aides à domicile avec la PCH « aides humaines ».
J’ai donc lu, avec attention, votre rapport sur les « métiers du lien », plus particulièrement les parties concernant les aides à domicile.
Plusieurs points m’ont interpellée et je souhaite vous en faire part.
Par souci de transparence, je précise que je vous écris à titre personnel, je ne suis porte-parole d’aucune association.

Tout d’abord, dans tout le rapport vous parlez de personnes et de publics « fragiles », définis comme étant « handicapés ou malades ». Cet amalgame (handicapé/malade/vieux=fragile) est, excusez-moi, d’un autre temps. A titre personnel, je suis docteure en mathématiques appliquées, je suis Ingénieure de Recherche CNRS avec des responsabilités, j’ai une vie sociale remplie. Alors oui, j’ai besoin d’aides humaines pour pouvoir vivre de façon autonome et indépendante. Ce n’est pas pour autant que je suis fragile ! Et je pourrais vous citer une myriade de personnes handicapées dont le terme « fragile » est à l’antipode de leur situation réelle. Cet amalgame va dans le sens du « validisme », suggérant une oppression des valides sur les handicapés. Je  suis loin d’adhérer totalement à ce concept mais ici, je ne peux que reconnaître qu’il y a un validisme latent.

Et cette idée de fragilité oriente la proposition n°3 qui m’a fait bondir :
Proposition n° 3 : Supprimer la possibilité pour des personnes physiques de bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou de la prestation de compensation du handicap (PCH) si elles emploient directement ou à travers le mode mandataire une aide à domicile pour l’assistance aux actes de la vie quotidienne.

Elle est justifiée par « Les particuliers employeurs qui font appel à une aide à domicile sont, par définition, fragiles et souvent âgés. Ainsi, près d’un particulier employeur sur trois (hors garde d’enfant) a plus de 80 ans. Malgré l’existence de certains dispositifs comme le « Réseau Particulier Emploi » visant à les accompagner, vos rapporteurs considèrent que les particuliers employeurs ne sont pas en situation d’être des employeurs responsables veillant aux bonnes conditions de travail de leurs salariés et facilitant leur accès à la formation professionnelle. »

Mais je ne comprends pas pourquoi les particuliers employeurs d’une aide à domicile, bénéficiaires de l’APA et de la PCH, ne sont pas en situation d’être des employeurs responsables. Sur quoi vous appuyez-vous pour arriver à cette affirmation injuste et, honnêtement, insultante?
Après dix ans chez un service prestataire, j’ai décidé de passer en emploi direct de deux aides à domicile. Je peux vous assurer que j’ai lu tous les articles législatifs sur l’emploi direct afin de faire les choses correctement. Et j’ai découvert des groupes Facebook affiliés à l’association Gré à Gré et à l’association CHA dans lesquels les particuliers employeurs ont une multitude d’échanges pour répondre à toutes les problématiques afin justement de garantir des bonnes conditions de travail aux salariés. Certes, il y a sans doute des particuliers employeurs abuseurs, le handicap ne donne pas la sainteté, mais comme sur tout le marché du travail et eux aussi s’exposent aux procès et tout ce qui s’ensuit. Mais, je repose la question pourquoi tout particulier employeur handicapé et/ou âgé serait irresponsable ?

Maintenant, pourquoi j’ai quitté le système des services prestataires ? Votre rapport se centre sur le traitement des salariés mais sans réellement aborder ce qu’il se passe quotidiennement chez les personnes bénéficiaires.
Les plannings sont imposés aux aides à domicile et aux bénéficiaires, ne tenant pas du tout en compte de la temporalité de la vie du bénéficiaire.
Il y a un turn-over incroyable, un mois, par exemple j’ai eu cinq intervenants différents par semaine. Avec chaque intervenant, il faut réexpliquer, se réadapter et quand on a créé une routine et un lien de confiance, le service prestataire nous change d’intervenant sans concertation préalable.  Et bon, parfois on tombe sur des « cas ». Quand il faut que l’aide à domicile nous aide à préparer le repas et qu’elle ne sait pas que des pâtes se cuisent dans de l’eau, qu’elle laisse les poubelles en plan dans le salon, avant un week-end, car elle n’a pas trouvé les clés du local, qu’elle range les habits mouillés dans une commode, ou qu’elle se permette de faire des commentaires sur notre vie privée et intime là oui, on se sent fragilisé, abandonné, voire maltraité.
Et ce type d’anecdotes peut vous être raconté par n’importe quel bénéficiaire de service prestataire, indépendamment de la franchise du service prestataire, croyez-moi. Ainsi, notre seul levier de pression, quand ça se passe mal, est de « menacer » de quitter le service prestataire pour un service mandataire ou l’emploi direct.

Rappelons que le service mandataire et l’emploi direct nous permettent de chercher et de trouver des personnes nous correspondant bien et avec qui nous pouvons lier un lien de confiance (car n’est-ce pas après tout le plus important ?), de mettre en place une organisation qui nous convienne aussi bien à nous-mêmes mais aussi aux salariés. L’emploi direct nous donne beaucoup de responsabilités mais aussi une autonomie et une indépendance.

Je suis tout à fait d’accord, « l’aide à domicile auprès de publics fragiles doit prendre la forme d’un véritable service public au sens fonctionnel – il s’agit d’une activité destinée à satisfaire un besoin d’intérêt général – comme au sens organique – il s’agit d’une activité que l’État doit encore davantage régulier. ».
Mais au lieu de s’attaquer, en premier lieu, aux services mandataires et à l’emploi direct, il faudrait réformer le système dans sa globalité. Tout d’abord, pour l’attribution des heures de PCH/d’APA, il faut arrêter de nous demander de faire rentrer nos besoins dans des cases étriquées pré-établies mais de prendre en compte nos besoins réels. Il faut revaloriser le métier comme vous le préconisez, en formant réellement les aides à domicile, en augmentant les salaires et en supprimant les contrats précaires. Et il faut donner la possibilité aux bénéficiaires ET aux aides à domiciles, dans les services prestataires, de choisir leur binôme aidant/aidé afin de créer un lien de confiance pérenne. Lorsque ces conditions seront remplies, peut-être qu’on pourra envisager de donner le monopole aux services prestataires.
En attendant, je trouve que ce serait dangereux, injuste voire insultant de nous priver de la liberté de choisir quelle option -service prestataire, service mandataire ou emploi direct- nous convient le mieux.

En lisant la liste des personnes et organismes que vous avez consultés pour ce rapport, seule la présidente d’une association de handicapés, Mme Odile Maurin de HandiSocial, a été consultée.

Je déplore que des associations telles que l’association Gré à gré, spécialiste de l’emploi direct, ou encore l’association CHA n’aient pas été consultées, vous auriez pu ainsi avoir d’autres points de vue éclairants.

Je me permets de publier ce courrier sur mon blog et les réseaux sociaux sur lesquels votre rapport crée un certain émoi. J’y communiquerai bien sûr toute réponse de votre part, cela intéressera beaucoup.

Quant à moi, je me tiens à votre disposition pour tout échange.

Veuillez, Messieurs, agréer mes salutations distinguées.

 

Emmanuelle Kristensen

Envoyée par email aux députés le 30 juin 2020


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A Toulouse

40ème jour de confinement, occasion idéale pour revenir sur ma dernière sortie avant le confinement.

Le 10 mars, je partais en direction de Toulouse pour 3 jours, ce voyage avait plusieurs objectifs : voir une amie, Raphaëlle, faire un coucou à mon oncle, famille & perroquet, visiter la ville et faire également connaissance avec Marie de Handi Tour Guide. Marie est une accompagnatrice pour les handis, en voyage. J’étais tombée sur son site un peu par hasard. Et avant de faire un « vrai » voyage, nous avons décidé de passer quelques jours ensemble, à Toulouse.

Donc me voilà, partie, encore dans le déni concernant le raz-de-marée Covid19, il faut bien l’avouer.

J’ai retrouvé Marie à la gare de Toulouse-Matabiau. Je vais peut-être en décevoir certains : aucun problème pendant le voyage en train. J’avais réservé un transport PMR via le service Tisséo et nous sommes arrivées sans encombre à l’hôtel. J’avais choisi un appart’hôtel, un peu excentré, au milieu d’Airbus, mais j’aime bien les appart’hôtels car après une journée touristique, j’ai souvent la flemme de ressortir chercher un resto.

Mais, une fois, dans le studio, problème : la porte de la salle de bain s’ouvrait vers l’extérieure de façon à me bloquer dans la chambre. Là, j’ai pu immédiatement avoir un aperçu de l’efficacité de Marie qui m’a immédiatement obtenu un studio plus spacieux et sans problème de porte emprisonnante.

La traditionnelle photo

Siège douche interdisant un abus de cassoulet, les fesses n’ont pas beaucoup de place…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après un peu de repos, nous avons pris le bus et le métro (aucun problème d’accessibilité), direction du centre ville. Nous nous sommes baladées dans le quartier St Cyprien, nous avons pris le pont St Pierre (avec un ascenseur) puis nous avons continué jusqu’au Capitole. J’ai eu un joli aperçu de la Ville Rose…

 

 

 

 

 

Et le lendemain, nous sommes allées étudier les solutions pour échapper au Covid19, dans une Cité de l’Espace déserte et très ensoleillée.

Une solution européenne face à la pandémie

Soyouz, toujours compter sur la Russie en cas de crise

Mir… mais pas accessible… et accessoirement au fond de l’océan

Autant mettre de la distance…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai vraiment beaucoup aimé, il y en a vraiment pour tous les âges, avec pleins d’expos.

Une vraie pierre de lune, la seule en Europe

Et le soir, je suis partie dans la cambrousse toulousaine, toujours avec le service Tisseo, remarquablement pratique, dîner avec ma famille et rencontrer le célèbre Ary.

Rencontre avec Ary, en gardant un oeil sur tous les boutons et joysticks eappétissants.

 

Le lendemain, j’ai vu Raphaëlle. Dernier resto entre amis pour un bout de temps, mais en avions-nous idée??

Nous avions contacté plusieurs restaurants, pour vérifier l’accessibilité, et je voulais aussi manger local. Notre choix a été Le J’go.
On ne savait pas que c’était notre dernier resto pour quelques mois, mais ça ne nous a pas empêché de sacrément en profiter!

Piccata de porc noir, absolument une tuerie

Par contre, je suis mortifiée, je n’ai pas pris de photo des toilettes!!! Elles étaient « accessibles » mais sans barre d’appui…

Puis nous avons visité le Capitole, l’hôtel de ville de Toulouse.
Nous étions le 12 mars, seules quelques affichettes dispersées dans la mairie nous rappelaient de tousser dans notre coude…

Entrées par les « coulisses », accès handi, nous avons atterri dans la salle du conseil municipale…

 

Puis, Raphaëlle, rappelée par ses obligations de maman, j’ai rejoint Marie, nous avons visité le Couvent des Jacobins puis nous nous sommes baladées au bord de la Garonne.

Le soir, nous avons regardé l’allocution d’Emmanuel Macron, annonçant la fermeture des établissements scolaires et universitaires. La nuit ne fut pas très sereine…

Enfin, le lendemain matin, après avoir pris le taxi Isybus, plus lève-tôt que Tisséo, j’ai repris le train.

Une fois arrivée à Grenoble, les sacs posés, je me suis précipitée au labo prendre mes affaires et le soir, la direction nous annonçait qu’on basculait en télétravail jusqu’à nouvel ordre…

PS : Passer ces quelques jours avec Marie a  été franchement agréable. Ca a été le premier voyage (en dehors des vacances avec les parents ou grand-parents) où je n’ai pas eu à être sous pression concernant tout ce qui est logistique. En d’autres termes, j’avais l’esprit libre! Vivement qu’un « vrai » voyage avec Marie puisse être d’actualité.

J’ai tardé à écrire cet article, je n’avais pas envie de raconter ce voyage puis de reconnaître que j’avais attrapé le Covid19 en appuyant sur tous les boutons des expositions de la Cité de l’Espace et que j’étais vraiment bien malade.  Ma fierté en aurait pris un coup.
Je n’ai donc pas été malade dans la quinzaine suivant ce voyage mais peut-être que Toulouse m’a-t-elle offert quelques anticorps? 😉
Je croise les doigts… Et je reste chez moi au cas où !

 

 


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Confinement, masques et paperasse

Depuis quelques semaines, nous pouvons dire que le Covid19 partage le haut de l’affiche avec les Masques ou plutôt avec le manque de masques. Je ne vais pas ici, refaire toute l’historique de l’affaire. Mais…

Le confinement annoncé, j’ai écrit à mon médecin traitant pour avoir quelques conseils, notamment sur les précautions à prendre avec mes auxiliaires (j’en ai 2). En effet, lors de ce confinement, les auxiliaires sont encore plus indispensables, essentielles mais aussi les seules sources d’une éventuelle contamination. Détail important : j’emploie directement mes auxiliaires, je ne passe plus par un prestataire… depuis le 1er mars (le sens du timing…)! Le médecin m’a conseillé d’essayer de trouver des masques. Pour rappel, lorsque le confinement a été annoncé, nous étions déjà en pénurie de masques depuis plusieurs jours voire semaines.
J’ai vaguement tenté de demander à la pharmacie, comptant, je l’avoue, sur un élan de solidarité/compréhension/etc. Echec, sans réelle surprise. Mais j’ai eu une boîte de gants (non offerte bien sûr).

Une de mes auxiliaires nous a alors confectionné des masques selon le patron du CHU de Grenoble.
Nous avons aussi revu notre organisation, elles viennent moins souvent et moins longtemps pour réduire les risques. Donc en cette période, je dois aussi me débrouiller un peu plus que d’habitude.
Inutile de dire que je n’ai jamais eu un message quelconque de l’Etat, de la Maison Départementale des Personnes Handicapées ou de la ville me donnant des conseils, me demandant si j’avais besoin d’aide ou quoi que ce soit d’autre. Par contre, la médecine du travail (CNRS) prend régulièrement de mes nouvelles, ce que je trouve vraiment sympa. Des amis, collègues, voisins m’ont dit aussi de les solliciter si besoin.

Bref les semaines passent, une organisation se met en place, tout se passe vraiment bien mais les masques continuent à m’inquiéter un peu jusqu’au moment où l’Académie de Médecine confirme ce que je pensais : oui, les masques serviraient à quelque chose…
Il y avait bien une procédure pour s’en procurer mais complètement surréaliste. Il fallait adresser un courrier plaidant notre cause à l’ARS (pas du tout occupée en ce moment), attendre la réponse puis aller en chercher à l’hôpital (encore moins occupé).

Et enfin, mardi 7 avril, le gouvernement publie une « version consolidée » de l’arrêté du 25 mars, incluant enfin les aides à domiciles de particulier-employeur dans la liste des professionnels ayant accès aux masques en pharmacie. Dès le lendemain, une auxiliaire va à la pharmacie avec ce texte et son contrat. Elle a dû parlementer trois quart d’heures pour obtenir 3 masques… Finalement, jeudi 9, un courriel de la part de l’URSSAF est envoyé aux auxiliaires de vie (pas à toutes, apparemment, faut pas abusé non plus) disant qu’elles auront droit à 9 masques par semaine!! Il faudra juste présenter à la pharmacie (attention, munissez vous d’une pochette ou d’un classeur) :
– la copie du courriel de l’URSSAF (qui n’est pourtant pas du tout personnifié) : 20200409_CESU_masques
– l’attestation produite par l’URSSAF, remplie par l’auxiliaire et son employeur : 5705-Attestation-Salarie-PCH-Masques-FORM
– un bulletin de paie
– la carte ID de l’auxiliaire
– Et (ma pièce préférée) :  une copie de la décision départementale concernant la PCH (c.à.d l’attribution de mes heures d’aide humaine).

Devoir procurer la dernière pièce m’a vraiment exaspérée car la quantité d’heures d’aides humaines ne regarde après tout que le département et moi. Et le nombre de masque attribué est indépendant de la quantité d’heures. On aurait pu demander juste la carte d’invalidité par exemple. Devant une carte d’invalidité avec un taux d’invalidité à 80% et + avec la mention « besoin d’accompagnement », on pourrait en déduire que oui, la dame ou le monsieur se présentant comme auxiliaire de vie, avec toutes les autres pièces, l’est vraiment…

Voili, voilou, on a intérêt à avoir une bonne imprimante avec des cartouches d’encre remplies et un bon réservoir de patience pour mériter ces masques…

Et maintenant, comme quelqu’un me l’a fait remarquer, encore faut-il que les pharmacies aient des masques. Croisons les doigts ;).

Et sinon, je vous rassure : télétravail, bronzage sur la terrasse, visios, séries, lecture, tout se passe très bien :).

Je vous souhaite un très bon confinement, portez vous bien!



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En roue libre sur les pistes

Le 22 décembre, je suis tombée sur Pierre, au Marché de Noël. On ne s’était pas vu depuis des siècles. Très vite, Pierre m’a rappelé qu’on n’était toujours pas parti skier ensemble, chose dont on parlait depuis toujours. Et avec son enthousiasme légendaire, il fallait le faire pour cet hiver et embarquer notre amie Alizée dans l’histoire. Et il y a eu un formidable alignement des planètes…
Ainsi, hier, 25 janvier, nous voilà en route pour Flumet, station choisie totalement au hasard, grâce à l’algorithme de Google (hasard, really?) sur les seuls critères d’être à mi chemin entre Grenoble et Chamonix, là où Alizée habite, et d’avoir du handiski.

Après avoir soigneusement vérifier le gonflage des pneus de la voiture, en route!

J’avais réservé 3h (soit tout l’après-midi, ne faisons pas les choses à moitié) du dual ski avec un moniteur de l’ESF.
Alizée avait ensuite téléphoné à l’office de tourisme de Flumet pour savoir, si par hasard (toujours cet hasard!), dans cette toute petite station, il y avait un lieu accessible pour se changer, manger, etc.
Et quand je parle d’alignement de planètes : oui! En effet un resto flambant neuf venait d’ouvrir avec toutes les fameuses normes d’accessibilité!!!
Et le plan a donc été de se retrouver tous les trois, au restaurant l’Ardoise, avant de se lancer sur les pistes, pour un repas copieux et délicieux (dérogeant sans aucun doute à toute diététique sportive).

Bien rassasiés, après s’être extasiés devant les toilettes accessibles et avoir enfilé pantalon de ski, collants, après-skis, les choses sérieuses ont commencé.

Un lecteur m’a dit que sur ce blog, il y avait une collection impressionante de toilettes accessibles 😉

 

RDV avec Franck, moniteur de l’ESF, sur le front de neige à 13h30, plus ou moins tapantes!
Transfert sur le dual ski, forfaits…
Franck : « Est-ce qu’il y a des choses à éviter, douleurs, …? »
Moi : « Absolument pas! »
Il se tourne vers Alizée, hilarde « Humm hum, avec Manue, on peut généralement y aller franco! »

Une pause s’impose :
J’ai rencontré Alizée et Pierre lors de leur L2 STAPS Activités Physique Adaptés, n’ayons pas peur des mots, ils étaient vraiment des bébés stapsiens et moi une bébé doctorante. L’une des premières phrases que je leur ai dite? « Certes je ne marche pas, je me sers d’un bras sur 2 mais il faut que vous m’appreniez à grimper! ». Il y a peut-être eu un moment de flottement ;)… puis vous pouvez juger de la suite sur cette vidéo.
Bref, ils connaissent bien mon niveau de « tête brûlée » (mais j’ajoute pour ma maman : tant que c’est en sécurité ;)).

Une fois ce point éclairci, il n’y avait plus qu’à :

 

Et c’est parti!

 

 

 

 

 

 

 

 

Sensations incroyables de vitesse…

Il y a même eu des figures avec une synchronisation parfaite :

Et Alizée et Pierre ont pris un peu les commandes, plus ou moins rassurés. On taira le « Oh mon dieu, j’ai trop peur » de Pierre…

 

 

Et après 5 descentes en 3h (un record paraît-il), et 175 photos plus tard (Merci Pierre!), la photo finale :

 

Détour par l’Ardoise, pour un goûter pour lequel Thibault, un ami pisteur d’Alizée & Pierre, nous a rejoints :

et pour se débarrasser des pantalons de ski etc*, avant de reprendre la route vers Grenoble.

Et je vous jure que j’ai une idée très précise du sens de « être passée dans une lessiveuse », jusqu’au bout des doigts et à l’heure où j’écris ces mots, c’est toujours d’actualité ;).

* Pour de telles journées, c’est vraiment, vraiment, vraiment super important d’avoir un lieu accessible. L’histoire n’aurait pas été la même sans le point de chute à l’Ardoise.


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SNCF : le périple de la réservation

Vendredi 1er novembre, j’ai voulu réserver la prestation acces plus pour un voyage fin novembre.
Le voyage consiste en :

Mercredi :
Grenoble > Lyon St Exupéry (TGV)
Lyon St Exupéry > Aix en Provence (Ouigo)

Jeudi :
Marseille Saint Charles > Toulouse (Intercité)

Dimanche :
Toulouse > Marseille Saint Charles > Toulouse (Intercité)

Lundi :
Aix TGV > Valence TGV (TGV)
Valence TGV > Grenoble (TER)

Après les réservations, j’ai décidé d’écrire à Acces Plus car j’ai passé un moment hubuesque :

Bonjour
Je suis en fauteuil et je ne parle pas donc je fais toutes mes réservations en ligne.
Je souhaiterais vous faire part de comment réserver accesplus est devenu compliqué.
Jusqu’à il y a peu, on pouvait réserver accesplus directement par email, c’était très facile. Depuis quelques mois, on doit remplir un formulaire en ligne et ne plus envoyer d’email direct. Ce n’était pas très compliqué, on pouvait mettre toutes les références de dossier dans le même formulaire.
Apparemment le formulaire vient de changer. Mon voyage a plusieurs références (cf ci-dessous). Ce matin j’ai du remplir 3 fois le même formulaire pour chaque référence. Puis changer de formulaire car j’ai une référence TER *… Ca devient quand même super compliqué.
J’en profite aussi pour signaler (mais ça, ça existe depuis toujours) que si je fais un trajet TGV + TER (typiquement Aix TGV – Grenoble, avec un changement à Valence TGV), sur le site ouisncf, je dois réserver d’un côté Aix TGV-Valence TGV (TGV) et Valence TGV – Grenoble (TER) d’un autre côté d’où la multitude de dossiers.
Ce serait peut-être bien de regarder si un allégement de la procédure était possible, svp.
Bien cordialement,

Le formulaire très intéressant que j’ai du remplir 3 fois  (pour les 3 références TGV/Intercité) : Accès Plus – Demande de Prestation
Il s’allonge selon ce qu’on répond :

Le formulaire TER : Acces Plus TER

*Finalement, Ouigo s’est débrouillé tout seul pour réserver Acces Plus.

Pour le problème du trajet TGV + TER, j’avais déjà interpellé la SNCF sur Twitter, à l’occasion d’une erreur de ma part lors d’une réservation :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et bien sûr, j’avais pu prendre le TER sans problème, comme depuis 10 ans. On peut d’ailleurs s’interroger sur le fait que ça ne perturbe pas du tout la personne  derrière ce tweet(si ce n’est pas un robot) de reconnaître qu’en 2018, il y aurait des TER non accessibles/ « non adaptés ». Et cette impossibilité de réserver le trajet TGV + TER en un seul coup est toujours d’actualité.

Vendredi, j’ai diffusé mon email sur les réseaux sociaux, mais je me suis dit que ça valait le coup de mettre au propre cette histoire, via cet article. Je vais sans doute l’envoyer « plus haut »…

Comme toujours, je tiens à souligner que lorsque je prends le train, cela se passe généralement très bien. Je trouve donc que c’est extrêmement dommage (et injustifiable à mes yeux) que cela devienne de plus en plus lourd, côté administratif. Certains militants se demandent si ce n’est pas pour nous décourager. Mais ne perdons pas espoir, peut-être qu’un stagiaire s’est enflammé et peut-être que ce formulaire a juste été très mal testé lors de sa mise en place ;).

Et sinon, depuis octobre, la ligne vers Toulouse est coupée plus ou moins jusqu’à nouvel ordre, j’ai pu cependant acheter des billets. Acces Plus à qui j’ai posé la question m’a répondu qu’il n’y avait pas encore d’information concernant la circulation de ces intercités…

Bref! 🙂

 


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